samedi 9 septembre 2006

ZHANG-HUAN

ZHANG-HUAN



J'ai invité trois calligraphes à écrire des textes sur mon visage depuis le matin, très tôt, jusquà la nuit. Je leur ai dit ce qu'ils devaient écrire et qu'ils devraient toujours le faire avec le plus grand sérieux, même lorsque mon visage virerait au noir .
Mon visage a lentement suivi la progression du jour jusqu'à l'obscurcissement.
Je ne peux pas dire qui je suis. Mon identité a disparu.
*
 

Zhang Huan est l’un des artistes les plus marquants de la jeune création chinoise. En 1991, il fonde une communauté d’artistes, un groupe appelé East Village en référence au quartier new-yorkais. L’idée était d’en faire un village expérimental animé d’un esprit de liberté et de créativité artistique. En octobre 1993, les artistes anglais Gilbert et George leur rendent visite et encouragent leur direction. Les conditions de vie sont cependant misérables. La police locale persécute leurs activités, accroissant leur misère morale, sociale et économique. Ces expériences vont mener Zhang Huan à réaliser des performances : il réalise que son corps est son principal moyen de communication. Ce corps devient dès lors son principal médium et le langage de son art. Et ceci à travers des performances assez marquantes *.

photographie : Family Tree, 2000, galerie Albert Benamou
oeuvre de la meme série : galerie Edward Mitterand
Zhang Huan a été présenté dans le cadre de Llle 2004 (texte de présentation)
biographie de Zang huan

Commentaires

C'est une démarche fascinante. Lorsqu'il dit "je leur ai dit ce qu'ils devaient écrire", est-ce qu'on sait le contenu de ces écrits?
La calligraphie, ce n'est pas simplement de l'écriture; il y a le sens mais aussi la forrme, "souffle-esprit", la vie donnée au sens; à trop (plein ?) de sens, son identité a disparu ? Plutôt sa reconnaissance par l'autre. C'est donc autrui qui le fait être. Question aussi du rapport identité-visage?? le regard est là cependant... cela est bien complexe comme questionnement...
Je réfléchis à ce que je vais bien pouvoir trouver dans l'exposition D'un regard l'Autre au Musée du quai Branly, j'ai une petite idée. Je suis sûre qu'ils n'ont pas pensé à Zhang Huan...
Commentaire n°1 posté par Lyliana le 09/09/2006 à 11h34
Tout à fait juste, ce que tu dis sur la calligraphie.

Pour ce qui concerne le contenu ou le sens de ce qui est écrit, Zhang Huan dit sur son site :
"Ce travail parle d'une histoire de famille, un esprit de famille. Au milieu de mon front, le texte signifie : " Déplace la montagne par Fool (Yu Kong Yi Shan)" . Cette histoire chinoise traditionnelle est connue par tous les Chinois. Elle parle de la détermination et du défi. Si vous voulez réellement faire quelque chose, alors ça peut vraiment se réaliser. D'autres textes traitent du destin humain, comme d'un genre de divination. Vos yeux, nez, bouche, oreilles, paumette, ou grains de beauté indiquent votre avenir : richesse, sexe, maladie, etc...
J'ai toujours le sentiment qu'un certain destin mystérieux entoure la vie humaine et que vous ne pouvez rien faire, vous ne pouvez rien contrôler, cela se produit, tout simplement."

Il y a deux ans, j'étais à Lille 2004 (grande manifestation culturelle, Lille était ville européenne de la culture). Il y avait une exposition de cet artiste. Lille avait fait venir des chinois dans l'exposition pour expliquer le travail de Zang Huan. Je n'avais rien pour enregistrer les explications données devant chaque oeuvre. Je l'ai regretté.

J'attends aussi l'exposition D'un regard l'Autre à Branly. Le thème est passionnant.
Commentaire n°2 posté par holbein le 09/09/2006 à 14h46
histoire racontée par une photographe de studio bulgare, Sonya Stankova :
"il m'est arrivé de prendre en photo des personnes pour les besoins de la police. un jour, une femme a débarqué. elle voulait intenter un procès à son petit ami parce qu'il l'avait ligotée et tatouée de force. il ne lui restait pas un centimètre carré de chair qui ne soit pas tatoué. le type avait signé son nom partout sur son corps ! il avait écrit aussi son lieu de naissance, Kazanlak. et puis la voilà qui commence à à enlever son slip, en disant qu'elle avait aussi une signature où je pense. Alors là, je l'ai arrêtée. J'ai dit qu'on avait déjà assez de choses pour que la police soit fixée"
Commentaire n°3 posté par Serge le 15/09/2006 à 14h38
Intéressante et inquiétante cette histoire de Sonya Stankova. Mais là, il y a violence, abus. Le cas ce Zhang Huan est évidemment différent.
Commentaire n°4 posté par holbein le 16/09/2006 à 14h41

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