jeudi 19 octobre 2006

Yves KLEIN (9)

    La Symphonie monoton
 Le 3 juin 1959, Yves Klein termine la conférence qu'il donne à la Sorbonne par l'audition de quelques  exemples sonores montrant sa possibilité de passer du domaine de l'art visuel à celui de la musique, du monochrome au «monoton».
 Une dizaine de mois plus tard, le 09 mars 1960,  Klein fait jouer publiquement cette Symphonie monoton à l'occasion de la première présentation des Anthropométries à la Galerie internationale d'art contemporain, à Paris (photographie, ci-dessus).
 
L'idée de la Symphonie monoton remonte à 1949. Klein la conçoit alors comme «une seule masse musicale s'imprégnant dans l'espace». Privé de son attaque et de sa fin par un procédé électronique, ce «son» continu sortait et pénétrait dans l'espace de manière insensible. Cela provoquait «une sensation  de vertige, d'aspiration de la sensibilité hors du temps — cette symphonie n'existait pas tout en étant là, sortant de la phénoménologie du temps parce qu'elle n'était pas née, ni morte après l'existence au monde de nos possibilités de perception consciente. C'était du silence, présence audible ! » (cité par Yves Klein, Centre Georges Pompidou, p175).
On n'est pas loin, on le voit, de certaines expériences menées par John Cage sur le silence. Cette symphonie sera jouée en mars 1960, lors de la démonstration et du cérémonial  public des Anthropométries, et définitivement mise au point par Klein en 1961. Il en augmentera alors la structure orchestrale  (20 chanteurs en deux choeurs alternés, 10 violons, 10 violoncelles, 3 contrebasses, 3 flûtes, 3 hautbois, 3 cors) et fournira les consignes suivantes : «Durée 5 ou 7 minutes + 45 minutes de silence absolu et net - Personne ne bouge dans l'orchestre. Interprétation -très vive- tendue-continue. Aucune attaque ne doit être perceptible - il ne faut pas sentir les coups d'archet.» On est bien ici au point zéro du son.
     Florence de Mèredieu
Histoire matérielle et immatérielle de l'art moderne, p346,
Éditions Bordas, Paris 1994
Demain, une surprise...
photographie : ©Harry Shunk

liens Yves Klein :

* exposition Centre Georges Pompidou, Paris
* Yves Klein, archives
* Insecula, biographie
* Mamac, Nice
* un texte sur Yves Klein
* artcyclopedia, Yves Klein dans le monde
* Wikipedia
*
biographie détaillée (pdf)

Commentaires

Une entrée à gagner à Pompidou ?
Un acte de vente d'un bout de ciel bleu ayant appartenu à Klein ?
Une photo de son mariage ?
Un lingot d'or repêché dans la Seine ?
3 heures de cours de judo gratuites ?
Une jolie fontaine eau/feu à gagner pour décorer son jardin ?
Une journée visite chez Gaz de France ?
Un souvenir de l'obelisque en plastique bleu ?
Des pinceaux au manche en forme de corps féminin à gagner ?
La table pigment-bleu de chez bobo-shop  ?
Commentaire n°1 posté par laurence le 19/10/2006 à 10h00
Elles sont chouettes tes surprises ! C'est du Prévert, isn't it ?
Mais j'ai dit «une surprise», pas «une surprise à gagner» ; hum, hum, hum...
L'entrée à Pompidou : à Beaux Arts Magazine, ils le font déjà.
Cela dit, la photographie du mariage (en couleurs et en belle déf, je peux te la mettre sur un prochain billet mais il faut que je songe à arrêter cette série Yves Klein : y a encore tant de choses à dire = je m'aperçois que je n'ai rien dit du monochrome!).
Pour le lingot d'or, la Seine est trop dangereuse.
Le judo, pas mal, mais ça dépend de l'âge et de la forme de l'internaute.
La fontaine (glou, glou, glou...), ah, ah, d'une certaine manière, tu chauffes.
Gaz de France, la visite = avant ou après la privatisation ? ;-)
L'obélisque bleue, plus sympa en sucre d'orge, non ?
Pinceaux au manche sexy, pas mal aussi...Attention, Yves le monochrome a déjà été attaqué pour sexisme (l'humiliation subie par les pinceaux vivants.)
Table pigment bleu, non. Décidément non = basculement à 90° , Duchamp l'a déjà fait avec son urinoir. YK n'est pas un «suiveur», et puis le pigment pur ça tache trop...
Commentaire n°2 posté par holbein le 19/10/2006 à 19h20
Prévert sékisa ? ;-)
La symphonie, j'y avais pas pensé :-(  C'est bien mieux qu'un c@dô à gagner ! Tu m'expliqueras le lien avec la fontaine ??
Pour te remercier, je vais t'expliquer la table pigment bleu et te faire découvrir un endroit du centre P. qui doit t'être inconnu : quand tu descends les escalators, au dernier niveau, au lieu d'aller tout droit en direction du hall d'accueil et de la librairie, tu tournes à gauche (tu verras, à ce niveau, la foule se sépare en deux) : ça te mène à Bobo shop, où ils vendent pour seulement 1500 euros, une bagatelle, la table basse transparente rempli de pigment bleu : tes apéros auront une autre gueule, avec ça ;-) 
Commentaire n°3 posté par laurence le 20/10/2006 à 09h27
SL : rempliE
Commentaire n°4 posté par laurence le 20/10/2006 à 09h30
Oui, je le connais le "bobo-shop" de Beaubourg. C'est vrai que c'est plus classe que les sous-tasses avec petites oreilles en forme d'accordéon à la Yvette Horner ;-))

"Tu m'expliqueras le lien avec la fontaine ??" :
J'avais écrit : "La fontaine (glou, glou, glou...), ah, ah, d'une certaine manière, tu chauffes."
La fontaine, c'est pour moi un bruit continu, sans origine, sans fin. Tu arrives, il est là ; tu pars, il est toujours là et n'a pas varié. (d'où le glou, glou, glou...glou, glou, glou...glou, glou, glou...) La Symphonie monoton, c'est un peu pareil. C'est vrai qu'un extrait de moins d'une minute peut difficilement en rendre compte...
Commentaire n°5 posté par holbein le 21/10/2006 à 08h58
    

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