jeudi 27 juillet 2006

Antoine Agoudjian

Les Rencontres d'Arles 2006...(7)

Une exposition d'Antoine Agoudjian est présentée dans un très beau lieu. Un lieu très agréable, étonnant ; un lieu qui laisse encore apercevoir des traces de son passé. Ce lieu aux murs autrefois peints, décorés, et aujourd'hui défraîchis, montre des traces d'humanité. Ces traces que l'on va retrouver dans les photographies de l'artiste dont le travail se combine si bien avec cet espace.
Antoine Agoudjian est né en France, en 1961. "Je n'ai jamais programmé de devenir photographe", dit-il, (...)"Je n'ai aucune certitude. Le doute m'accompagne à chaque instant".
Il se consacre depuis 1989 à la réalisation d'un travail photographique sur la mémoire. Chaque reportage le conduit sur les lieux relatifs à l'histoire des Arméniens dans l'empire Ottoman où se sont déroulés les récits qui ont nourri son imaginaire.
"En 1996, errant dans la ville d'Istanbul, partagé entre crainte et excitation, j'ai éprouvé le besoin irrépressible de me lancer à la recherche des Arméniens sur cette terre historique. Mon projet est né des sensations éprouvées dans cette ville".Antoine Agoudjian va publier "Les Yeux Brûlants" Mémoire des Arméniens 1989 - 2005" dans la célèbre collection Photo Poche.
La photographie d'Antoine Agoudjian est liée à l'émotion. L'empathie qu'il éprouve pour ses sujets et les modèles qu'il photographie est toujours présente. Elle domine. L'univers dont il souhaite nous faire partager le quotidien est fait de ferveur, d'humanisme, de générosité et de sentiments forts. La forme qu'il donne à ses sujets est au service de cette intention : les tirages sont globalement
très noirs, d'un noir intense, profond, et les figures qui en émergent semblent surgir, jaillir d'un néant, d'une longue histoire de malheurs répétés, celle de la communauté arménienne. Une force de vie. Un désir de continuer à vivre, toujours renouvelé. Mais rien n'est jamais définitivement réglé. Pour preuve, un des derniers avatars lié aux conséquences de cette histoire tragique de l'Arménie s'est produit autour d'une exposition récente qu'Antoine Agoudjian a faite en France, à Valentigney, dans le Doubs. Cet épisode date du 17 juin 2006 : l'artiste a vu son exposition décrochée après les vives réactions de la communauté turque, forte de plusieurs milliers de personnes en pays de Montbéliard, choquée par deux légendes mentionnant le mot "génocide" (article de Claire Guillot du quotidien Le Monde du 28 06 06).

Antoine Agoudjian appartient à l'Agence Rapho.



Vous pouvez également voir des reproductions en assez grand format de beaux tirages de quelques photographies d'Antoine Agoudjian sur le site de la bibliothèque municipale de Lyon où vient de se terminer une exposition qui lui était consacrée.



Dans le cadre des expositions du Méjan : Le Capitole
(08 sur le plan des expositions)


site d'Antoine Agoudjian
photographies de l'auteur

Bande à p(ART)

Bande à p(ART), encore Godard...

Visite du Louvre dans Bande à part (9 minutes 43 secondes top chrono, record du monde battu de la visite la plus rapide).
Dans ce film de Jean-Luc Godard de 1964, c'est l'histoire d'un coup minable qui tournera mal...
Statistiquement, les gens ne passent pas plus de 3 sec devant un tableau. Certains ont la capacité d'aller encore beaucoup plus vite.
La consommation effrénée, dénoncée par Jean Baudrillard dans un ouvrage (de 1970) demeuré célèbre, s'applique également aux produits de la culture. Les tableaux et autres oeuvres d'art n'y échappent donc pas. Et si nous prenions le temps de regarder, le temps de la délectation, avec le risque de ne pas tout voir? Mais cette volonté de tout voir n'est-elle pas une des dernières vanités de notre époque ?
Pour coller au sujet, signalons que le film Bande à part passe ce soir au Centre Georges Pompidou dans le cadre de la rétrospective Godard...

A vos marques. Prêts ? Partez !

photogramme du film Bande à part, 1964 ©Jean-Luc Godard


Commentaires

Alors ? quel silence... Tu reviens quand ? On s'ennuie.
Commentaire n°1 posté par Marie le 14/08/2006 à 08h20
Ah oui ! Je comprends mieux maintenant ton "Partez !" (message subliminal, hein ?) ;-)
Bon, alors maintenant, tu reviens...
Commentaire n°2 posté par Marie le 14/08/2006 à 08h27
L'empire de la consommation. L'empire du fric et du chiffre, ca me donne la nausée.
Commentaire n°3 posté par Graceland Audioblogger le 14/08/2006 à 11h59
Merci a vous. Je fairait le link a votre blog. Est tres interessant. A bientot

maiko
Commentaire n°4 posté par dirty in birdland le 16/08/2006 à 10h16
Merci pour vos messages. Je vous ai abandonné quelques jours (20 jours exactement) ; même over-blog.com a demandé de mes nouvelles, en personne, ce matin : ça flatte mon égo mais je sais que la charmante personne qui se prénomme "G..." sur over-blog, et qui m'a écrit ce matin, n'est surement qu'un robot. :-(

Et Marie (bises, bises, bises) si discrète : deux messages de suite, merveilleux ! Tu avais bien vu, et je repars d'ici quelques jours.

Maiko, je vais essayer d'apprendre l'italien pour te lire...
Commentaire n°5 posté par holbein le 16/08/2006 à 12h52
Comme beaucoup, j'attends tes nouveaux billets.
Amicalement
Lyliana
Commentaire n°6 posté par Lyliana le 16/08/2006 à 18h44

mercredi 26 juillet 2006

Georges Rousse

Les Rencontres d'Arles 2006*...(6)



Georges Rousse est une sorte de poète- géomètre ; ouvrier, aussi : il découpe, ponce, peint, colle, mesure et fait encore beaucoup d'autres choses comme accrocher de grands tableaux photographiques aux cimaises des galeries et des musées. Georges Rousse est donc également photographe ; en plus...
En effet, prendre une photographie ne requiert pas beaucoup de temps :
1/60e de seconde ou
à peine plus si l'on décide de le faire à l'aide d'une chambre photographique, mais à peine. La prise de vue photographique est donc pour lui une composante du travail dont il finit par nous soumettre le résultat sous la forme d'immenses tirages, systématiquement étonnants. Le temps qu'il passe à préparer le lieu qu'il va photographier est autrement plus important que le temps de la prise de vue elle-même. La démarche habituelle de l'artiste est d'arriver dans un lieu, de décider d'un point de vue monoculaire (ce sera "l'oeil", l'objectif, le viseur de la machine à photographier qui se manifestera sur le dépoli quadrillé de la chambre) et ce point de vue deviendra le point de référence unique et définitif de tout ce qui se déroulera ultérieurement. La seconde étape va consister à modifier l'espace en le peignant, en dessinant des formes géométriques sur les murs, en installant des constructions de bois qui seront peintes, également, pour mieux se fondre au décor en train de se faire, et tout ceci créant l'illusion d'une surface peinte ou dessinée directement sur le tirage mais qui prendra toute sa dimension lorsque l'on comprendra qu'il s'agit d'un travail effectué dans l'espace et non sur l'épreuve photographique.
La déambulation du spectateur, le parcours de son regard avec recherche du point de vue unique
pour ajustement et reconstitution de la forme (3ème et dernière image, enfin presque...).

En général, nous ne connaissons du travail de Georges Rousse que le tirage de la photographie qu'il finit par prendre lorsque toute l'installation est finie et que l'illusion est parfaite.
Le musée Réattu d'Arles a eu l'excellente idée de commander plusieurs pièces à cet artiste, qu'il a créées dans certains espaces de ce musée et que l'on peut visiter. Le jeu (ci-dessus) consiste évidemment à retrouver le point de vue unique qui a présidé à la construction illusionniste de cet immense rectangle blanc donnant l'impression de se dresser verticalement devant nous, dans le plan du tirage photographique, mais qui, en réalité, s'étale à la fois sur le sol (horizontalement), sur le mur (verticalement) et sur le plafond (en courbe) de ce lieu. Ci-dessous, à gauche, la photographie définitive, par l'artiste.

Georges Rousse a également fait cette installation in situ dans la cour du musée Réattu (à droite).
Les
cosses d'un fruit de couleur brune, qui ressemble à la caroube, ont été fixées sur les murs de l'édifice.
Autre installation in situ de Georges Rousse au Musée Réattu (clic :dernière image)
Musée Réattu, jusqu'au 17 septembre.
Commissaires : M.Moustahar et D.Rouvier.

*Cette exposition est présentée en marge des Rencontres
photographies de l'auteur, excepté 1ère et seconde de l'avant dernier registre : ©G.Rousse



Commentaires

De passage à Arles, j'ai eu l'occasion de voir cette expo, c'est étonnant. Je voulais vraiment voir une installation de Rousse "pour de vrai" (j'avais toujours vu que des photos). Grandiose !
Commentaire n°1 posté par Laurent C. le 14/08/2006 à 14h07

lundi 24 juillet 2006

Susan Meiselas

Les Rencontres d'Arles 2006...(5)
Susan Meiselas, reporter-photographe de l'Agence Magnum, comme Raymond Depardon. Un travail de qualité dans l'exact profil des choix de l'invité de ces Rencontres. Je choisis de m'arrêter sur cette exposition pour la mise en espace de ces images. Deux séries sont visibles : Recadrer l'Histoire, série constituée de grands tirages sur supports transparents qui sont suspendus dans l'espace et permettent donc une circulation entre ces images ; on peut donc voir et voir à travers. Recto et verso à égalité.
Et Carnival Strippers qui sont des tirages classiques sur papier baryté, encadrés de manière traditionnelle mais accrochés sur des murs laissés bruts, conservant ainsi de manière visible les stigmates du passé ouvrier des lieux (ci-dessous, second registre).
Pour ce qui concerne la série
Recadrer l'Histoire
: Susan Meiselas a photographié l’insurrection populaire qui renversa le dictateur Somoza au Nicaragua en Juillet 1979. Vingt-cinq ans plus tard, elle a installé dix-huit de ces images, en format monumental, près des endroits où elle les avait prises (ci-dessus: Aux alentours de Managua-Nicaragua-juillet 2004
©Susan Meiselas/Magnum Photo). Ainsi prolonge-t-elle un cycle dont l’événement déclencheur a fortement touché le personnes concernées, tout en continuant à jouer un rôle majeur dans leur vie bien des années après, à une époque où le reste du monde a cessé d’y penser (texte de présentation de l'exposition).
Série Recadrer l'Histoire Carnival Strippers
Rappel : voici quelques prises de notes photographiques, qui appartiennent à un registre documentaire, qui n'ont comme d'habitude aucune prétention artistique mais qui sont simplement destinées à renvoyer une ambiance et à se représenter les lieux et les oeuvres. J'ai le souci de rester discret et respectueux des oeuvres et n'utilise en conséquence jamais le flash (plus particulièrement quand il s'agit de peinture) et c'est la raison pour laquelle mes photographies sont parfois bougées (par manque de lumière).
Série Carnival Strippers
La série Carnival Strippers
Il s'agit de la sélection de la première monographie de Susan Meiselas (1976). Un regard sur les spectacles de filles donnés dans des tentes à l'écart, lors de petites fêtes foraines de la Nouvelle-Angleterre au début des années 70. Cette approche documentaire de scènes à forte charge sociale renvoie à un épisode précis de l'histoire des Etats-Unis et du mouvement féministe, tout en se penchant sur la vie de ces femmes et des hommes qui paient pour les voir. Un montage sonore participe à l'exposition.
Première danse, Presque Isle, ME, 1973©Susan Meiselas/Magnum Photo
Les Rencontres d'Arles
photographies de l'auteur excepté la première et la dernière de l'article : ©Susan Meiselas/Magnum Photo



Commentaires


Lors de ma visite aux anciens ateliers SNCF j'ai été très impressionné par ces photos de la révolution sandiniste tirées sur un support textile. Cette toile, parfois transparente et jamais totalement opaque, convient bien pour évoquer le souvenir que j'ai de cette page d'histoire. Souvenir d'images parmi les plus violentes que j'avais vues alors (on a été servis depuis!) atténués par la dillution due au temps.
Commentaire n°1 posté par Béat le 26/07/2006 à 02h08

Julio Cortázar




L'Argentine, toujours.


Une façon, entre mille, de combattre le néant, c'est de prendre des photos.

Julio Cortázar
"Les fils de la Vierge",
nouvelle extraite du recueil :
"Les armes secrètes"

Éditions Gallimard, Paris, 1963, p.133





Commentaires

Mais, mais... Ne serait-ce pas une image de Blow-up ? il y a un rapport avec Cortazar ?
Commentaire n°1 posté par jacques le 26/07/2006 à 10h46
Et oui. Il y a même deux images de Blow-up...
Le rapport est que le film d'Antonioni est une libre adaptation de cette très belle nouvelle de Cortázar, encore plus belle et plus mystérieuse dans sa forme que l'excellent film 'Antonioni.
Commentaire n°2 posté par holbein le 26/07/2006 à 10h55
merci, je vais lire, alors !
Commentaire n°3 posté par Jacques le 26/07/2006 à 15h21
Contente d\\\'apprendre que la nouvelle t\\\'a plu ! En fait, la traduction de cette nouvelle n\\\'est pas toujours très bonne (phrase manquante, mots rajoutés, trad. parfois approximative...). La version originale de cette citation est : "Entre las muchas maneras de combatir la nada, una de las mejores es sacar fotografías", ce qu\\\'on devrait plutôt traduire ainsi : " parmi les nombreuses façons de combattre le néant, une des meilleures est de prendre des photographies". s\\\'ensuit, dans le texte de Cortazar, un  passage absent dans la version traduite (pourquoi?) qui dit à peu près ceci : "Il ne s\\\'agit pas de guetter le mensonge comme n\\\'importe quel reporter et d\\\'attraper la stupide silhouette du personnage important qui sort du N°10 de Downing street * mais lorsqu\\\'on se promène, on a comme le devoir d\\\'être attentif."
*résidence du Premier Ministre à Londres.

Dis donc, tu n\\\'as pas arrêté pendant mes vacances ;-) Je vais lire tout ça...


Commentaire n°4 posté par laurence le 01/08/2006 à 16h52
Une version plus lisible ;-)

Contente d'apprendre que la nouvelle t'a plu ! En fait, la traduction de cette nouvelle n'est pas toujours très bonne (phrase manquante, mots rajoutés, trad. parfois approximative...). La version originale de cette citation est : "Entre las muchas maneras de combatir la nada, una de las mejores es sacar fotografías", ce qu'on devrait plutôt traduire ainsi : " parmi les nombreuses façons de combattre le néant, une des meilleures est de prendre des photographies". s'ensuit, dans le texte de Cortazar, un  passage absent dans la version traduite (pourquoi?) qui dit à peu près ceci : "Il ne s'agit pas de guetter le mensonge comme n'importe quel reporter et d'attraper la stupide silhouette du personnage important qui sort du N°10 de Downing street * mais lorsqu'on se promène, on a comme le devoir d'être attentif."
*résidence du Premier Ministre à Londres.

Dis donc, tu n'as pas arrêté pendant mes vacances ;-) Je vais lire tout ça...
Commentaire n°5 posté par laurence le 01/08/2006 à 16h55
Super film, Blow up ! British ,le photographe et ses modèles...Je crois même qu'il y a Jane Birkin dedans.
Commentaire n°6 posté par Axel le 13/08/2006 à 17h46
Oui, Jane en blonde, sa copine en brune : l'histoire dit qu'Antonioni leur avait demandé de se teindre chacune dans l'autre couleur de cheveux... Il avait aussi fait peindre leurs robes : les couleurs originales ne lui plaisaient pas. Surtout, le film avec fait scandale parce que Jane apparaissait nue... Un chef-d'oeuvre, ce film ! La photo, c'est un montage perso ? blog très intéressant.
Commentaire n°7 posté par Bous le 15/08/2006 à 21h02
Cortázar-Antonioni.
>Laurence : Merci pour ces découvertes et pour cette traduction autrement plus intéressante que celle de mon post. C''est très étonnant qu'un traducteur puisse prendre autant de liberté avec un texte (notamment dans les rajouts ou suppression de phrases ou de paragraphes).

>Jacques : c'est avec plaisir que l'on va faire un nouvel adepte de Cortázar...

>Axel : Super film, en effet. Et oui, comment ne pas se souvenir de Jane ? ;-) Sublime...

>Bous : ouais, super film (je sais que Laurence est, aussi, fan de Profession : Reporter, du même Antonioni...)
Jane, l'Anglaise la plus française des british, traverse le film pour notre plus grand plaisir. Merci pour la précision, sur la couleur de cheveux et pour les robes. C'est marrant.
Yes, la photo c'est un petit montage modeste.
Merci et à bientôt...
Commentaire n°8 posté par holbein le 16/08/2006 à 13h24
Profession reporter, je l'ai vu avec Laurence, justement, une semaine où elle était à Paris. C'est elle qui m'a parlé de ton blog, en me disant que tes billets sur la photo m'intéresseraient sûrement. Elle ne s'était pas trompée, je vais suivre avec plaisir l'évolution de l'espace holbein...
(combien d'images dans ton montage ?)
Commentaire n°9 posté par Bous le 17/08/2006 à 14h32
Merci Bous pour ton commentaire, et si tu vois Laurence (qui est à Paris), dis-lui plein de choses aimables de ma part ! ;-)
Au plaisir d'échanger à nouveau.

PS : ds le montage, deux images seulement.

Alessandra Sanguinetti


Les Rencontres d'Arles 2006...(4)


Je souhaitais parler de la belle découverte que j'ai faite à Arles des photographies de cette artiste, Alessandra Sanguinetti.

Béat l'a fait avant moi : allez faire une petite promenade sur son site.
Donc, après la Suisse (Godard), partons en Argentine (Alessandra Sanguinetti), repassons à nouveau par la Suisse (Béat) pour mieux repartir en Argentine. Tu vois, t'as de la chance, lecteur curieux : grâce à Arles, on t'offre des voyages...
Cette fille est née en 1968. Elle passe pas mal de temps en Argentine et notamment à Buenos Aires. Les photographies de la série «Les aventures de Guille et Belinda et l'énigmatique sens de leurs rêves» sont étonnantes.
Des corps. Des corps dans des lieux. Des corps dans des paysages. Cette notion du corps et de ses exubérances, ses imperfections, ses approximations et ses déambulations est très présente dans cette jeune génération d'artistes sur la terre d'Argentine. Je trouve cette série très proche du travail cinématographique d'une autre Argentine, quasiment du même âge (née en 1966) : Lucrecia Martel. C'est elle à qui l'on doit ces deux très beaux films que sont
La ciénaga (2000) et La niña santa (2004).

Alessandra Sanguinetti est
cette année la lauréate du Prix Découverte des Rencontres d'Arles.
photographies extraites du site de la galerie Yossi Milo gallery


Commentaires

Association de pensées (bien lointaine me diras-tu; mais n'est-ce pas là la richesse des blogs) :
Le diaporama d'Alain Rio (du blog : http://noravr.blog.lemonde.fr/) sur les élections mexicaines :
http://www.youtube.com/watch?v=J2I-5CqP7Qg&eurl=http%3A%2F%2Fnoravr%2Eblog%2Elemonde%2Efr%2F
Commentaire n°1 posté par Lyliana le 24/07/2006 à 15h54
Il a l\\\'air de faire super chaud au Mexique, comme chez nous (coca, flotte, etc !)
Et comme le dit Octavio PAZ : "Les apparences sont belles dans leur vérité momentanée"...
Commentaire n°2 posté par holbein le 24/07/2006 à 18h13

dimanche 23 juillet 2006

Les ateliers

Les Rencontres d'Arles 2006...(3)
Lorsque l'on décide de se rendre à Arles pour ces fameuses Rencontres, il est impératif de visiter un des lieux importants de cette manifestation, situé un peu en périphérie de la ville : ce sont les ateliers SNCF, juste à côté du jardin des Alyscamps. D'anciens locaux sont transformés pour l'occasion en de beaux espaces d'exposition. De vastes cellules ont été aménagées et permettent de voir et revoir quelques séries de photographes reconnus,
ou bien de petites rétrospectives d'auteurs, amis de Raymond Depardon (comme Guy Le Querrec, ci-dessus) ou bien encore le travail d'artistes plus jeunes. Des manifestations plus particulières sont également hébergées dans ces lieux ; ainsi "Le prix du livre", récompensant le meilleur ouvrage de photographie ou encore "Des clics et des classes" qui rassemble le travail d'élèves scolarisés, sensibilisés à la pratique de la photographie à travers une opération autour de la thématique du portrait à la photo de classe.
Je ne ferai ici ni la liste ni le détail des nombreuses expositions regroupées dans ces ateliers SNCF ; il est préférable de se référer au site
des Rencontres.
Voici quelques prises de notes photographiques, qui appartiennent à un registre documentaire, qui n'ont comme d'habitude aucune prétention artistique mais qui sont simplement destinées à renvoyer une ambiance et à se représenter les lieux et les oeuvres
:
atelier 20 atelier 20 Philippe Chancel Julien Chapsal Susan Meiselas
Prix du livre clics et classes Don Mc Cullin Susan Meiselas Vincent Debanne
Cet ensemble d'espaces rassemble des artistes de tous âges et de notoriétés variées. Certains sont des photographes confirmés comme Guy Le Querrec, Don Mc Cullin, Susan Meiselas ou Jean Gaumy, d'autres sont passés dans la légende comme Gilles Caron, qui a laissé de véritables icônes, puis a disparu dans l'exercice de son métier ; et simultanément nous voyons l'émergence de noms moins connus mais qui méritent que l'on suive leur parcours : Julien Chapsal qui s'est intéressé aux harkis ou Philippe Chancel qui présente une remarquable exposition de photographies prises en Corée du Nord.
Tous ces noms, nouveaux ou reconnus, appartiennent au monde du reportage ou à celui de la photographie documentaire, ce qui n'exclut pas la dimension occasionnellement artistique, qui reste d'ailleurs à définir. Ce serait peut-être la limite des choix de l'actuel invité des Rencontres qui a une pratique intimement liée à la photographie de reportage. Ce qu'on ne peut pas lui reprocher. Mais cette dimension aura sûrement contribué à rétrécir les choix d'artistes qui échappent à ces catégories.
Le cas de Vincent Debanne (ci-dessus, extrême droite, second registre) présente, à ce titre, une ouverture : cet artiste montre des portraits d'individus qui
regardent vers le ciel et se détachent sur des décors urbains. Il s'agit d'un montage numérique de photographies prises en deux temps : Vincent Debanne a photographié des voyageurs lisant les panneaux d'affichage des horaires de trains puis a imaginé les destinations de ces voyageurs ; il s'est ensuite rendu sur ces lieux réels (mais imaginaires) pour procéder à une seconde photographie afin de combiner les deux prises de vue, recréant ainsi une image à priori banale si l'on ne connaît pas les conditions de sa fabrication mais qui interroge les catégories de la photographie.
Nous nous sommes habitués, depuis plusieurs années, tant dans le domaine du cinéma que dans celui de la photographie, au fait que les différentes catégories de référence soient bousculées, donc interrogées, aussi bien par les artistes que par les théoriciens.
J'aurais personnellement apprécié une plus grande représentation de démarches de ce type, ce qui n'aurait, de toute façon, pas mis en péril la qualité du travail des grands reporters-photographes présents cette année à Arles.
Les Rencontres d'Arles

photographies de l'auteur