samedi 13 janvier 2007

Robert LONGO

 Robert Longo
ni vrai ni faux
 «On dirait que tu serais mort, mais en fait, ce serait pour de faux» *
Grands dessins. Très grands dessins au fusain et crayon. Dépassent l’échelle 1. Et contrairement aux apparences, ça n’est pas de la photographie. Et on n’est pas non plus dans l’hyperréalisme des années 70.
Robert Longo est inspiré par le cinéma. Les grands films (américains notamment, mais pas seulement car Rainer Werner Fassbinder l’a pas mal  inspiré également).
En fait, surtout les films où «ça meurt beaucoup». De mort violente. C’est le geste, la posture du moment qui l’intéressent, Longo. Et, pour diriger ses modèles, il s’y prend, comme le ferait un cinéaste. Il va les chercher, ses acteurs, les fait monter sur un toit d’immeuble (tu sais, comme dans les films où il y en a un qui court après l’autre et l’autre monte, monte monte toujours plus haut dans les étages du gratte-ciel pour finalement aller se réfugier sur les toits. Et là, généralement c’est sa fête : il se fait descendre.) Bon, Longo, il dirige le type vers les hauteurs, en terrasse (lui, Bob, à la différence,  il est pas menaçant). Et là, il lui balance (réellement) des projectiles, some bullets ; en fait c’est souvent des balles de tennis. C'est «pour de faux», je te l'ai dit, lecteur. Le bonhomme est touché, perd l’équilibre, amplifie le mouvement comme l’acteur du western ou du film noir. Ce moment, ça le passionne Longo (like  a child) et il en fait des prises de vue. Ensuite il va transposer ce travail graphiquement : il passera tout ça  au fusain et crayon sur de grands supports blancs (2,50 X 1,50 m en général), en prenant soin de bien détourer la silhouette du type qui s’écroule.
Le résultat est surprenant.

 On peut voir certaines de ses œuvres actuellement dans l’exposition Le Mouvement des images (Centre Georges Pompidou, site Beaubourg) dont je t’avais parlé, ici même, il y a longtemps. Magnifique expo.

Le Mouvement des Images, c'est jusqu'au 29 janvier.
Dépêche-toi :«Bing ! T'es mort.»
* (sic) : un petit garçon, dans une cour d'école (2007, ou 1967, ou 77, ou...)
photographies :

-Men in the cities, 19080-99,
©Robert Longo, Triptyc  drawings for the Pompidou, site insecula
-Robert Longo, Untitled (from Men In The Cities), 1981, Collection Metro Pictures, site exporevue.com
- photographies extraites du site de la
LipanjePuntin artecontemporanea gallery, Italiea



Commentaires

L'autre jour, j'ai accompagné la classe d'un de mes fils (6 ans) au Musée d'Art Moderne. Devant la Danse de Matisse, le guide a fait reproduire aux enfants les postures des danseurs ... Ils ont gesticulé, chuté et se sont bien amusés ... comme sans doute le modèle de ces dessins !
Commentaire n°1 posté par Caroline le 13/01/2007 à 14h05
«T'as pas faux du tout ; et même : tu as vu juste !»
En effet, nous qui passons notre temps à fabriquer des images (comme Robert), nous restons de grands enfants !
Commentaire n°2 posté par holbein le 13/01/2007 à 23h28

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire