vendredi 27 août 2010

Rudolf STINGEL, Neue Nationalgalerie

  Rudolf STINGEL, Neue Nationalgalerie
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Le 22 août s'est terminée  l'exposition de Rudolf Stingel. C'était à la Neue Nationalgalerie à Berlin.  Cette exposition qui devait fermer ses portes en mai a eu tellement de succès qu'elle a été prolongée jusqu'à la fin de la  semaine dernière. Elle occupait deux niveaux du célèbre bâtiment de la Neue Nationalgalerie édifié par Mies van der Rohe. Rudolf Stingel a installé une immense moquette recouvrant l'intégralité du sol du hall de verre. Le motif qu'il a fait réaliser reprend celui d'un tapis du XIXe siècle  de la ville indienne d'Agra. Choix du noir et blanc.  Ce motif a été agrandi ce qui provoque un effet de flou.  Un acte d'expansion, une sorte de "all-over". Au dessus était accroché un  gigantesque lustre en cristal.
A l'étage inférieur, quatre grandes peintures (3,35 x 4,40m), de type hyperréaliste, également en noir et blanc, pendaient aux cimaises. Quatre paysages de montagne. Les trois premiers (1 : en voici un) ont comme modèles des clichés du père de l'artiste montrant l'endroit où ils sont nés : Merano,  une petite ville qui se situe à  la frontière entre l'Italie et l'Autriche. Le quatrième  (2) est né d'un modèle issu d'un autre contexte : il s'agit d'une photo qui a appartenu à l'artiste peintre Ernst-Ludwig Kirchner et qui montre le point de vue de la petite cabane où il se suicida en 1938.
Cette œuvre a été commandée spécialement à Rudolf Stingel pour la Neue Nationalgalerie  et pour la circonstance, comme la Neue l'avait fait précédemment à Thomas Demand.
Rudolf Stingel, né en 1956, est un artiste très particulier, une personnalité assez étonnante. Cette œuvre «Rudolf Stingel, LIVE» semble habitée d'une ironie respectueuse. Elle évoque une salle de bal avec son faste, fait penser à ces moquettes d'hôtel avec leurs motifs déclinés à l'envi, selon le faste de l'établissement ;  et cette démarche  met surtout l'accent sur le décoratif. La préoccupation est malgré les apparences habitée par la peinture. Et la peinture souvent liée à l'expansion. Le romantisme n'est jamais loin.  Stingel est passé par une étape constituée d'une série d'autoportraits (3) très impressionnants que l'on pourrait qualifier d'hyperréalistes, peints en noir et blanc et de grande taille,  qui le présentaient sous un jour mélancolique ou réflexif, entretenant ainsi le mythe de l'artiste (noter, à ce propos,  dans l'autoportrait présenté plus haut, l'écho fait au Christ mort de Mantegna).
Dans un article sur l'artiste du magazine Artpress daté du mois de septembre, Massimiliano  Gioni écrit que «l'œuvre de Stingel contient l'obstination et la pureté de la peinture conceptuelle -on ne peut s'empêcher de penser à Daniel Buren ou à Niele Toroni devant certaines de ses premières œuvres. Mais (qu')elle recèle également une sensualité qui fait exploser la matière au premier plan»*.  .
   
   
   
   
   
1 : peinture de R.Stingel  Ohne Titel, 2009 (source)  
2 : peinture de R.Stingel Staffelalp (nach Ernst Ludwig K.), 2008 (source)  
3 : peinture de R.Stingel After Sam , 2005-2006  
   
* Artpress N°370 (septembre 2010, p48  
   
Neue Nationalgalerie, vernissage  
   
Vidéo d'une exposition de R.Stingel au Withney Museum, 2007
   
   
http://www.rudolfstingel.org  
   
   
   
  "Rudolf Stingel: LIVE"  

Jusqu'au 22 août 2010,
Neue Nationalgalerie, Berlin
 
   
   
   
   

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